Béni Mellal-Khénifra : à la découverte des mille et un territoires du Moyen Atlas

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Si le Maroc est connu pour sa grande diversité paysagère, la région de Béni Mellal-Khénifra en est une bonne synthèse. On passe, en quelques minutes seulement, des grandes étendues dans les plaines aux hauteurs montagneuses escarpées. D’un climat chaud et humide à des températures fraîches et plus clémentes. D’un environnement verdoyant à des terres plus arides.

En traversant les différentes provinces de la région, on retrouve partout ces singularités propres à la géographie, à la culture et à l’histoire de ce territoire. Dans l’architecture de ses kasbahs qui témoignent de la place stratégique de la région durant des siècles, du fait de son positionnement au centre du pays. Dans l’étendue de ses lacs, conséquence de la richesse hydrologique d’une région considérée comme un château d’eau dans le pays. Dans les us et traditions de ses habitants, dont les moussems, et même les souks, qui en sont une authentique représentation.

C’est toute cette richesse visible, et une autre enfouie dans les profondeurs de cette luxuriante partie du Moyen Atlas (greniers collectifs, villages de montagnes…) qui fait de Béni Mellal-Khénifra un haut lieu touristique du Royaume où, dans la même journée, on peut sauter en parachute à 4.000 mètres d’altitude, faire une balade à cheval, faire une excursion en montagne et redescendre savourer un tajine dans la plaine, au pied et à l’abri du Moyen Atlas.

Province d’Azilal : joyau naturel

À elle seule, la province d’Azilal recèle parmi les joyaux naturels les plus ancrés dans l’imaginaire des Marocains. Bin El Ouidane, Cascade Ouzoud, Vallée Aît Bouguemez, sont les exemples les plus éloquents de la richesse naturelle d’une des plus belles provinces du Royaume.

Située au centre de l’Atlas, Azilal tire sa richesse de sa géographie au cœur des contreforts montagneux à la jonction du Moyen Atlas et du Haut Atlas. Un territoire montagneux à la biodiversité et bioclimat multiple. On y passe ainsi des sommets arides qui tutoient les nuages aux vallées riches en eau et donc cultivées, traversant par endroits des pentes boisées et forestières prisées pour le pâturage des troupeaux, et à d’autres, des plateaux vallonnés propices à l’agriculture.

Cascades d’Ouzoud.

C’est à cette grande diversité paysagère naturelle que l’on doit les spectaculaires chutes d’eau de plus de 110 mètres de hauteur offertes par les cascades d’Ouzoud, au cœur d’une verdoyante vallée parsemée de figuiers, d’amandiers et d’oliveraies, à 15 km de la ville d’Azilal. Ou Bin El Ouidane, littéralement « entre deux rivières », à savoir l’oued Ahensal et l’oued El Abid, une immense étendue d’eau de plus de 4.000 hectares nichée à 800 mètres d’altitude, et dont le bleu cristallin de l’eau et le vert des oliviers, sur fond rougeâtre et ocre des plaines alentours, dessine une fresque à la beauté unique. Et entre les hauteurs montagneuses et les plaines, la Vallée d’Aït Bouguemaz et son environnement oasien viennent nous rappeler la grande diversité naturelle de ce territoire qui partage les éclats ocres des territoires prédésertiques qui le bordent au Sud, les teintes végétales des plaines agricoles au Nord et les nuances boisées des parcs agro-forestiers à l’Est.

L’oued Abid en canoë-kayak.

De ce melting-pot naturel et paysager, composé de lacs, fleuves, vallées, pics montagneux, vallons, peuplés de forêts, parcs et plaines agricoles, ressort un immense potentiel de tourisme de nature que sauront assurément mettre à profit les amoureux de balades et circuits, à pieds, à cheval ou en VTT, ou les plus téméraires à travers les escalades et le trekking, ou encore ceux à la recherche d’un havre de paix, avec la pêche et le camping sauvage.

Province de F’quih Ben Salah : immersion dans l’authenticité des territoires

De toutes les provinces de Béni Mellal-Khénifra, F’quih Ben Salah est certainement celle qui a su garder tout son lustre d’antan. Une authenticité affichée aussi bien dans ses souks mythiques et atypiques que dans les campagnes alentours.

Loin de l’environnement minier la province de Khouribga limitrophe au nord, F’quih Ben Salah tient plus du paysage arboricole de la province de Béni Mellal à l’est dont elle épouse la géographie. Territoire agricole par excellence, forgé au fil des siècles par les tribus de Béni Amir et de Béni Moussa, dont le legs culturel continue d’influencer les us et coutumes locales, F’quih Ben Salah offre l’occasion d’une pleine immersion dans le véritable terroir marocain.

Le festival de F’quih Ben Salah est là pour rappeler la profondeur de l’héritage culturel de la province, un patrimoine immatériel, mais aussi matériel, sauvegardé au fil des générations depuis des siècles. Consacré à honorer le savoir-faire équestres de la région, ce sont toutes les traditions socioculturelles qui sont mises à l’honneur lors de cet événement phare de la province. Une richesse qui se vit aussi au quotidien, dans les villages et douars de la province, sublimé, chaque semaine, par les souks et marchés et leurs rituels si atypiques.

Province de Khénifra : alliance de la nature et de la culture

C’est l’alliance de la nature et de la culture. Des paysages à couper le souffle, sur lesquels s’est greffé un patrimoine culturel et historique foisonnant d’histoires et d’événements, mémoire vivante de la région et des tribus qui l’ont façonné, toujours ancrée dans les parois et les murs de ses kasbahs.

Il est vrai que dès que l’on met le pied dans la province, on est d’abord happé par la beauté naturelle du paysage où que nos yeux se posent. Située au cœur du Moyen Atlas, et à la faveur d’une pluviométrie généreuse, Khénifra propose une grande variété forestière et hydrologique. À elle seule, la province regroupe 50% des cèdres du Maroc, une richesse préservée par le Parc national de Khénifra. Elle est également connue pour être le château d’eau qui nourrit le fameux Oued Oum Errabia, qui prend sa source au cœur de la province à quelques kilomètres seulement de la ville de Khénifra.

Ce potentiel naturel, adossé à des lacs, à des fleuves, à des forêts et à des parcs, en fait une destination de premier choix pour les écotouristes. La pluralité des lacs, Aguelmane Aziza, Tiguelmamine, Ouiouane, Aguelmane Abakhane, la densité des rivières débouchant sur l’Oued Oum Errabia et les quelques affluents de ce deuxième plus long fleuve du Maroc, forment un réseau de sites idéal pour les séjours de passionnés de pêche, de rivière comme dans les plans d’eau. La région est d’ailleurs connue pour sa grande richesse en poissons d’eau douce, en particulier la truite.

Une fois reposés, les écotouristes peuvent explorer un autre trésor de la province : son histoire ancestrale. Il faut savoir que Khénifra a été au fil des siècles un théâtre grandeur nature de jeux de pouvoirs, de conquêtes, de résistance, qui sont venus étoffer une histoire ancestrale déjà riche. De cet héritage historique et culturel, la province a gardé deux grands monuments qui valent le détour et des traditions que les habitants de la région font toujours perdurer. Terre des Zayanes, tribu ancestrale qui a fait de Khénifra une place forte, on ne peut visiter la province sans se rendre à la kasbah de Moha ou Hammou Zayani, découvrir ainsi cette construction qui remontrait au règne du Sultan Almoravide Ibn Tachfine. Restaurée en 1688 par le Sultan Alaouite Moulay Ismaïl, cette kasbah a joué un rôle stratégique, au vu de sa position entre les deux capitales historiques Fès et Marrakech.

Autre vestige de l’Histoire qui se dresse toujours comme un témoignage physique d’une épopée ancestrale à forte valeur patrimoniale, la kasbah Adekhssal, dans le village éponyme. Construite en même que la kasbah Moha ou Hammou Zayani, elle servait alors de forteresse militaire pour les Almoravides dans la région.

Province de Béni Mellal : au pays de l’aventure

Quelle est l’offre touristique de Béni Mellal ? Tout ce que propose les autres provinces de la région : camping, balade, pêche, visites de site… mais avec des sensations en plus. Depuis plus de vingt ans, la province abrite des clubs de parachutisme. Un saut à une altitude de 4.000 mètres, une chute à une vitesse de 200 km/h et la garantie de sensations fortes et d’une montée rapide d’adrénaline. C’est aussi une des plus importantes attractions touristiques de la région. Ces clubs accueillent chaque hiver des élèves d’écoles françaises qui viennent améliorer leur saut, mais aussi les résidents, marocains et internationaux, des hôtels de la région.

Alors, une fois dans l’air, quand on ouvre le parachute à 1.500 mètres d’altitude, on a tout le loisir d’admirer le paysage typique de la province, située en piémont. De la plaine agricole au pied de la chaîne montagneuse du Moyen Atlas, il faut se munir d’une carte de la province et partir à l’aventure pour découvrir les joyaux naturels de Béni Mellal. Première halte à 1.000 m d’altitude dans la bien nommée « perle de l’Atlas » : El Ksiba. Nichée dans les premières collines rocheuses en face de la pleine de Béni Mellal, le village, qui fut jadis une des plus grandes villes du Moyen Atlas, est entouré de forêt et d’une flore riche et verdoyante une grande partie de l’année, à la faveur des réserves d’eau issues des précipitations neigeuses de l’hiver.

Session de parachutisme à Béni Mellal – CP Pacma

Quelques kilomètres plus loin, cette fois à 1.200 m d’altitude, se dresse le parc national de Taghbalout, dont les espaces verts proposent une multitude d’activités de plein air : randonnées équestres et pédestres, VTT, camping… Doté d’un centre d’estivage, le site est devenu au fil des années le point de départ de la plupart des balades, circuits d’excursion et des escalades dans cette partie du Moyen Atlas, notamment vers Imilchil. Mais avant d’arriver vers la petite ville du Haut Atlas, une escale à Tizi N’Isli s’impose. Le site, tout comme Aghbala à l’est, ou Boutferda au sud, est la meilleure représentation du village amazigh typique de la région.

Outre ses villages et circuits montagneux, la province de Béni Mellal regorge de greniers collectifs, des œuvres d’art autant qu’ils furent des lieux de stockage qui témoignent, des siècles plus tard, de l’ingéniosité des tribus peuplant le Moyen Atlas. Sans oublier bien sûr les différentes kasbahs, celles érigées au cœur de ce qui est devenu la ville de Béni Mellal, dans les environs de la ville et dans la province. Sport, histoire, nature, patrimoine, culture, détente… Béni Mellal offre des activités pour tous les goûts.

Province de Khouribga : forêts, sources et réserves naturelles

Dans l’imaginaire marocain, Khouribga renvoie à la naissance de l’industrie minière du Maroc, avec le lancement de l’exploitation du phosphate dans les années 1920. C’est une vocation que la ville arbore fièrement, au point d’en faire un vecteur de valorisation de la richesse matérielle et immatérielle de la province.

Les différentes découvertes paléontologiques réalisées dans la région ont conduit à la création d’un Musée national des mines de phosphate que nombre de chercheurs et passionnés de paléontologie fréquentent régulièrement. La ville et ses alentours abritent également un certain nombre d’événements culturels, comme le Moussem de Sidi Bouabid Cherki, un pilier du rayonnement spirituel de la province. Et au milieu de l’environnement minier austère caractéristique de la région, surgissent ici et là des bouts de nature qui atténuent le climat semi-aride chaud caractéristique de la province, comme le massif forestier Khatouat, un site qui s’étend sur une étendue de 5.000 ha, les sources de Aïn Khaicher à une dizaine de kilomètres de Oued Zem ou, enfin, la réserve naturelle Bouassila, un site d’intérêt biologique et écologique d’une superficie de 250 ha, appelé aussi « réserve de gazelles ».

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